Les travaux de voirie sont une des composantes essentielles de toute entreprise de travaux publics. Mais si tout un chacun pense connaître précisément ce dont il s'agit, il n'est pas inutile de rappeler certaines subtilités, pas forcément connues. Notamment, que recouvre exactement la notion de travaux de voirie ? Quel est le rôle de la voirie ? Et quelles sont les entités en charge du nettoyage ? Ce sont toutes ces questions que nous allons aborder ci-dessous.
Pour faire simple, on va commencer par partir d'une généralité évidente peut-être : les travaux de voirie sont les travaux qui interviennent sur la voirie. Ceci nous amène naturellement à définir en tout premier lieu ce qu'est la voirie.
Administrativement, la définition de la voirie regroupe l'ensemble du réseau des voies de circulation du domaine public, pas exclusivement routier d'ailleurs. Les voies fluviales sont incluses également. Par contre, les voies ferrées en sont exclues. Cela englobe également les aires de stationnement et les dépendances de la voirie. Par ce dernier terme, on considère les ouvrages implantés sur le domaine public, qui en sont, soit l'accessoire soit un élément fonctionnel. Plus précisément, pour que le lien soit considéré comme fonctionnel, l'élément concerné doit être un accessoire indispensable de la voie. Sinon, il doit participer au maintien de la voirie ou concourir à la protection des usagers.
Ainsi, tous les ouvrages de soutènement, murs, talus, murets en font partie. De même, la signalisation routière et les trottoirs seront considérés comme tel. Par contre, tout ce qui est canalisations, lignes téléphoniques et électriques n'en relèvent pas car n'étant pas fondamentaux pour les nécessités de la circulation sur les voies publiques. Le cas de l'éclairage est un peu à part puisqu'en fonction de son utilité, il sera considéré comme étant une dépendance ou non. En effet, l'éclairage peut permettre la mise en sécurité des usagers d'une voie ou à contrario n'être qu'accessoire en n'occupant essentiellement qu'une fonction d'embellissement.
Ainsi donc, les travaux de voirie vont concerner tous les travaux de création, transformation ou rénovation des différents composants de la voirie ou de ses dépendances.
Comme toute intervention sur le domaine public, une règlementation stricte amènera les entrepreneurs à solliciter différents interlocuteurs, notamment pour obtenir des autorisations de voirie.
En agglomération, la majeure partie de la voirie est communale. C'est donc le service de la voirie de la mairie qui sera chargé de la gestion des voies. Éventuellement le service voirie de la communauté de communes ou d'agglomérations. Toutefois, certaines grosses agglomérations sont traversées par des routes départementales ou nationales. Dans ce cas, l'obligation d'entretien du domaine public incombant à la collectivité publique propriétaire, les services compétents seront respectivement ceux du département ou ceux de l'État.
Au sein du Conseil Départemental, c'est le pôle aménagement ou construction à qui reviendra cette charge. Les départements n'ayant pas standardisé les appellation de leurs services, le nom peut différer d'une collectivité territoriale à l'autre.
Concernant les voies relevant de la gestion de l'État, depuis 2007, ce sont les DIR, les Directions Interdépartementales des Routes qui les gèrent, les entretiennent et les exploitent. Les DIR ont récupéré les compétences des anciennes DDE.
Comme toute commande de travaux à exécuter, la notion du prix au m2 de la voirie est crucial. C'est l'une des préoccupations majeures de tous les acteurs impliqués. Toutefois, les travaux de voirie regroupant des opérations extrêmement différentes avec des complexités inégales, il est très difficile de donner un prix moyen.
Déjà, le coût ne sera pas le même pour une réalisation neuve ou pour des travaux de réfection de chaussée. D'ailleurs, concernant les voies de circulation, notamment départementales, on parle plutôt de tarif au kilomètre. Ainsi, l'estimation pour une réfection de la structure de chaussée, donne un prix moyen de 200.000€ par kilomètre. Alors que la même longueur de piste cyclable reviendra environ 20 fois moins cher.
En outre, si on prend l'exemple des enrobés, on obtient des prix qui s'étalent sur une fourchette très large, en fonction notamment du type de matériau, bitumeux, drainant ou non.
En conséquence, on voit bien que les travaux de voirie recouvrent des interventions très hétérogènes, aussi bien au niveau de la mise en œuvre que du choix des matériaux. C'est pourquoi il convient de savoir précisément quelles techniques vont être utilisées pour parvenir à une estimation fine des coûts.
La voirie joue un rôle primordial dans le quotidien des citoyens. C'est en effet elle qui dessine la trame urbaine. C'est l'essence même de l'espace public. La rue joue ainsi un rôle social, car c'est un lieu de rencontres. On s'y promène, on y joue et on y pratique plusieurs activités. Quant aux voies de circulation, ce sont elles qui autorisent les déplacement de tous, quel que soit le moyen de transport, piéton, routier, transport de marchandises et transports en commun ou deux-roues. Elle permet le développement des activités économiques.
C'est pourquoi chaque gestionnaire de voirie a, entre autres, dans ses mission, la conception de nouvelles voies afin de s'aligner sur le développement des agglomérations. Mais une autre fonction importante est l'entretien de la voirie. Cette maintenance implique aussi bien les travaux nécessaires à la réfection des parties endommagées que le nettoyage, au sens large, de la voirie.
Il peut s'entendre comme le nettoyage régulier à entreprendre par les services qui ont cette compétence sur leur domaine public. La plupart du temps, ce sont les services techniques de la mairie ou de la communauté de communes qui l'effectuent dans les agglomérations. Il nécessite alors des engins spécifiques, des balayeuses et des aspirateurs spécifiques. Concernant les routes départementales et nationales, on trouvera plutôt des faucheuses d'accotement, et des broyeuses, les besoins étant différents. Pour tous, des engins à nacelle pour intervenir sur du mobilier en hauteur comme les candélabres seront indispensables.
Les entrepreneurs de travaux de voirie sont également concernés. En effet, à l'issue de leurs chantiers, ils sont tenus de livrer un domaine public en bon état. Ce qui veut dire débarrassé de tous les déchets inhérents aux travaux avec la remise en état des éléments qui ont pu être dégradés. Ainsi, des projections de bitume sur le mobilier urbain doivent être enlevées pour une réception de chantier sans problèmes.
La plupart du temps, les entreprises du BTP préfèrent sous-traiter cette partie du travail et laisser les professionnels du nettoyage de chantier s'en charger. Il faut dire en vérité que les engins utilisés sont des machines qui représentent un investissement financier important. De plus, ces appareils volumineux représentent également un coût pour les stationner en toute sécurité. Sans parler des équipements de protections et des besoins de formation pour leurs salariés.
Pour les petites entreprises qui préfèrent réaliser l'intégralité de la prestation eux-mêmes, il est d'usage de recourir à la location de matériel, toujours pour les mêmes raisons.
Voilà synthétiquement l'essentiel à savoir au sujet des travaux de voirie. Bien comprendre ce qu'on entend par travaux de voirie permet d'appréhender sans risque d'erreur si les travaux envisagées relèvent ou non du domaine public. Car à ce titre, ils feront l'objet de règles particulières et cela déterminera aussi quels seront vos interlocuteurs. Et plus les demandes de vos commanditaires seront précisées, plus les coûts estimés seront proches de la réalité.